Avec ses racines solidement ancrées dans la terre et sa cime dressée vers le ciel, l’arbre représente la majesté de la puissance de la Nature. Les Cèdres peuvent atteindre 50 mètres de hauteur, parfois même – exceptionnellement – jusqu’à 65 mètres. Le tour de taille d’un vieil arbre peut nécessiter plusieurs personnes, bras tendus et mains jointes, pour l’embrasser tout entier…
Et d'où vient toute cette force ? De l’air, de l’eau, des minéraux du sol… et d'autre chose encore ? Des substances inorganiques transformées en organiques, des processus de vie subtils programmés dans une graine minuscule pour créer cette symphonie d’intelligence vibratoire « sortie de nulle part », orchestrée en un vaste organisme de racines, de bois, de branches, d’aiguilles et de cônes…
Le Cèdre aime les montagnes, poussant à une altitude de 1 000 à 2 500 mètres. Il peut facilement dépasser les 30 mètres de haut et atteindre un âge de 1 000 à 2 000 ans, parfois même plus. L'exploitation intensive du Cèdre du Liban au fil des siècles n'a laissé qu'un petit nombre de ces merveilleux arbres géants – environ 400. Certains d'entre eux sont plusieurs fois centenaires et sont aujourd'hui, fort heureusement, protégés par le gouvernement.
Le Cèdre était considéré comme l’Arbre sacré du Monde par l’ancienne civilisation sumérienne en raison de ses forces vitales. On pensait qu’il symbolisait la puissance, la grandeur et l’immortalité, et que le Créateur lui avait confié la fonction de réceptacle terrestre pour le pouvoir du Cosmos.
Les mythologies antiques des plantes peuvent être considérées comme des « signatures » de connaissance. Elles sont toujours liées à la « personnalité curative » intrinsèque de la plante, à son rôle particulier d'assister l’humanité sur son chemin d'évolution et à travers ses nombreux défis.
Le bois de Cèdre était utilisé dans toutes sortes de domaines : religieux, médicinal, pour la construction, et aussi comme monnaie d’échange, souvent plus précieuse que l’or. Des tablettes d’argile, vieilles de 7 000 ans, découvertes lors de fouilles archéologiques du royaume sumérien, en témoignent. Les Sumériens croyaient que leur dieu Ea, qui symbolisait la purification des eaux, était le protecteur du Cèdre. Ea était vénéré comme la source d’une sagesse inaccessible et d’un savoir secret, qu’il pouvait accorder en cadeau à une personne digne de le recevoir.
Un autre regard sur l’histoire de l’humanité montre que le Cèdre du Liban était également populaire à l’époque biblique. Les sources rapportent que les gens le tenaient en haute estime car il représentait la fertilité, l’abondance, la force et la dignité. Selon ces écrits, le roi Salomon fit construire les piliers du temple de Jérusalem en bois de Cèdre du Liban. Et cela était dû tout particulièrement au parfum du bois : on croyait en effet que l’odeur du Cèdre ouvrait le cœur du fidèle à la présence de Dieu. C’est pourquoi les gens, pendant de nombreux siècles, firent des pèlerinages dans les légendaires forêts sacrées des montagnes du Liban, où ils savouraient l’odeur aromatique des arbres tout en priant. Aujourd’hui, l'État du Liban porte majestueusement l’image du Cèdre sur son drapeau.
Les bouddhistes tibétains, quant à eux, utilisent encore le bois de Cèdre de l’Himalaya comme encens dans leurs temples. On dit que le Cèdre invoque l’aide des anges, en particulier en cas de besoin de sagesse.
Les anciens Égyptiens utilisaient la résine de Cèdre comme un composant important pour la momification, les cosmétiques et la parfumerie. Les objets en Cèdre du sarcophage du pharaon égyptien Toutankhamon (1356-11350 av. J.-C.) étaient dans un état de conservation étonnamment bon et portaient encore leur merveilleux parfum subtil. Les Égyptiens fabriquaient également des meubles en bois de Cèdre en raison de son effet antiseptique. Les ingrédients antiseptiques, y compris ceux de l’huile essentielle, repoussent les vers du bois et d’autres insectes. Chez les célèbres Druides, les prêtres de la forêt des Celtes, une coupe de résine de Cèdre était considérée comme la Coupe de Vie.
Le parfum balsamique du Cèdre est apaisant, empli de vitalité. Sa longévité impressionnante — jusqu’à plusieurs millénaires — relie intimement âge et guérison. En Haute-Provence, sur les pentes du Mont Ventoux, des milliers de Cèdres de l’Atlas ont été plantés pour prévenir l’érosion ; ils resteront là pendant des siècles pour protéger le sol calcaire de leur présence quasi immortelle.
Le nom de Cèdre de l’Atlas vient des montagnes de l’Atlas au Maroc et en Algérie. Si jamais vous voyagez dans le Moyen-Atlas, vous pouvez « prendre rendez-vous » avec des milliers de ces arbres géants et absolument magnifiques, et les rencontrer dans leur habitat naturel.
L’huile essentielle de Cèdre de l’Himalaya est très proche de celle du Cèdre de l’Atlas. Un composé biochimique appelé α-cédrène n'est cependant présent que dans l’huile de Cèdre de l’Himalaya. L’arbre pousse principalement dans le nord de l’Inde (Himachal Pradesh), au Pakistan et en Afghanistan, à des altitudes allant jusqu’à 2 500 mètres. Comme pour le Cèdre de l’Atlas, l’huile est issue de la distillation à la vapeur de la sciure de bois — et dans le cas du Cèdre de l’Himalaya, comme j’ai pu le constater, elle provient surtout de centaines de milliers de souches d’arbres, les restes et tristes témoins d’une surexploitation brutale du Cèdre au cours des siècles.
Oui, les Cèdres peuvent à juste titre être considérés comme des réservoirs d’énergie. Au cours de leurs longs cycles de vie, ils captent d’énormes quantités de rayonnement lumineux du soleil, de la lune et des étoiles. Et plus encore de leur environnement « pranique » — loin des villes, à des altitudes plus élevées — et transforment tout cela en énergie vitale par la photosynthèse.
De cette alchimie de la transformation, tous les êtres vivants bénéficient. Exprimé de manière biospirituelle : les plantes remplissent la tâche de convertir la lumière en vie, tandis que les êtres humains ont pour mission de transformer la vie en conscience. Cette prise de conscience montre qu’il n’y a pas de séparation entre l’intérieur et l’extérieur. Tout est lié : le soleil extérieur est la source du « soleil intérieur », la lumière de la vie est omniprésente. Et les plantes ont leur rôle le plus incroyable à jouer en cela, où que la « vie » puisse apparaître dans l’univers.
L’huile de Cèdre est relativement épaisse et sa couleur est jaune, tirant un peu sur le miel. Son parfum est chaud, balsamique, doux, harmonisant et persiste longtemps sur la peau. Elle porte en elle la vitalité des forêts de montagne. Une autre huile essentielle, bien que très rare, peut être extraite des rameaux avec leurs aiguilles. Ces dernières sont disposées en rosettes étoilées, ce qui est très spécifique aux Cèdres. Pour une lecture symbolique de la Nature, ces formations en étoile indiquent de nombreux éléments : elles symbolisent l’harmonie, témoignent des capacités de guérison et signalent des forces vitales pour le corps et l’esprit. Ce qui est aussi intéressant : les cônes du Cèdre se dressent toujours vers le haut, ils ne sont jamais positionnés à l’horizontale sur les branches ou tournés verticalement vers le bas comme c'est le cas pour la plupart des espèces de conifères — un autre symbole de la force ascendante de cet arbre majestueux.
Il est toujours fascinant de voir comment la nature exprime ses messages de connexion à travers la structure de son apparence extérieure. On retrouve également la forme en rosette dans le corps humain, par exemple dans les cellules nerveuses, les cordons nerveux du plexus solaire et les synapses du cerveau. À partir de là, on peut dire que si un certain principe existe de manière répétée à un certain niveau, il existe de manière universelle ; ce ne sont rien de moins que des « fractales » d’une intelligence créatrice omniprésente. Un autre exemple célèbre est la surface du noyau de la noix, qui ressemble à la surface du cerveau et fournit des protéines pour ce dernier.
Les principaux composés biochimiques de l’huile de Cèdre de l’Atlas sont des hydrocarbures terpéniques, dont l’α- et le β-himachalène sont les principaux sesquiterpènes. Le genre Cedrus comprend aujourd’hui trois espèces différentes : le Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), le Cèdre du Liban (Cedrus libani) et le Cèdre de l’Himalaya (Cedrus deodara). Il ne faut pas les confondre avec les Cèdres américains, appelés Cèdres du Texas et de Virginie, qui sont en fait des arbres appartenant au genre des Genévriers (Juniperus virginiana). Ces espèces ont un profil biochimique très différent dans leurs huiles essentielles, où le cédrène, le thuyopsène et le cédrol sont les principaux composés.
Voici quelques effets thérapeutiques des huiles de Cèdre « véritables » :
Les qualités bactéricides et fongicides du Cèdre sont étonnantes. L’air des forêts de Cèdre est fondamentalement exempt de tout microbe pathogène.
Ses propriétés antiseptiques en font un remède idéal contre les infections telles que les troubles rénaux ou de la vessie.
Grâce à ses effets expectorants, il est également bénéfique dans le traitement du système bronchique en cas de problèmes respiratoires.
C'est un excellent choix pour divers problèmes de peau en raison de ses qualités apaisantes et astringentes, et de sa capacité à réduire les démangeaisons, l’acné et la chute des cheveux.
C’est également une bonne aide contre les rhumatismes et l’arthrite.
L’huile de Cèdre est utilisée dans les toniques lymphatiques et circulatoires.
Elle donne également de bons résultats en tant que cicatrisant.
Elle aide au métabolisme des graisses cellulaires et est très appréciée dans les formules anticellulite.
Un grand avantage réside dans sa capacité à apaiser et à calmer l’anxiété, les émotions irritées et les tensions nerveuses. Elle peut apporter du réconfort et une chaleur intérieure, stabilisant ainsi les énergies émotionnelles. Le simple fait de s’appuyer contre le tronc d’un Cèdre peut fortifier et élever l’esprit et le cœur.
L’huile de Cèdre se marie bien avec les huiles de bois, les agrumes comme la Bergamote, ainsi que le Jasmin, le Genévrier, le Néroli, l’Ylang-Ylang ou le Romarin.
Quelques recherches scientifiques et médicales
Jalal (1994) résume les utilisations de l’huile en Inde comme étant antiseptique, diaphorétique, dépurative et diurétique, et comme étant utile également dans la lèpre, la syphilis, les maladies de peau, les plaies et les ulcères, la fièvre et les douleurs. (Jalal AV (1994) ed. Indian Medicinal Plants 2 pub Orient Longman p41)
Franchomme & Peneol (1990) décrivent les propriétés de cicatrisation des plaies (favorisant la formation de tissu cicatriciel), les actions artérielles régénératrices, lymphatiques et lipolytiques de l’huile distillée à la vapeur, indiquant son utilisation dans les cas d’athérosclérose, de rétention hydro-lipidique et pour la cellulite. (Franchomme P. & Peneol D (1990) l’aromathérapie exactement pub. Jollois.)
Une étude a été menée auprès de quatre-vingt-six patients diagnostiqués avec une alopécie en plaques (chute de cheveux). Ils ont été répartis au hasard en deux groupes. Le groupe actif a massé quotidiennement des huiles essentielles (Thym, Romarin, Lavande et Cèdre) dans un mélange d’huiles de support (jojoba et pépins de raisin) sur leur cuir chevelu. Le groupe témoin a utilisé uniquement les huiles de support pour son massage quotidien. CONCLUSIONS : Les résultats montrent que l’aromathérapie est un traitement sûr et efficace pour l’alopécie en plaques. Le traitement avec ces huiles essentielles était significativement plus efficace que le traitement avec l’huile de support seule… Nous avons également appliqué avec succès une méthode fondée sur des preuves pour une thérapie alternative. (Hay IC, Jamieson M, Ormerod AD. Randomized trial of aromatherapy. Successful treatment for alopecia areata. Arch Dermatol. 1998 Nov;134(11):1349-52. doi: 10.1001/archderm.134.11.1349. PMID: 9828867. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9828867)Penchons-nous sur l’huile et ses effets curatifs
Cellulite
Cèdre de l'Atlas : 5 ml
Hélichryse : 2 ml
Eucalyptus mentholé : 2 ml
Romarin à cinéole : 5 ml
Cyprès : 2 ml
Gaulthérie : 2 ml
Genévrier : 3 ml
Thym à linalol : 2 ml
Huile de support Noisette : 20 ml ; Lait hydratant et raffermissant pour le corps : 100 ml
Utilisation : Appliquer en légers massages matin et soir, juste après la toilette. (D. Festy)
Chute de cheveux
Cèdre de l’Atlas : 1 ml
Romarin à verbénone : 1 ml
Bois de rose : 1 ml
Citron : 2 ml
Lentisque pistachier : 0.5 ml
Ylang-Ylang, complète : 0.5 ml
Huile de support Argan : 4 ml (Dominique Baudoux)
Psoriasis
Romarin à bornéone : 1 ml
Romarin à verbénone : 1 ml
Cèdre de l’Atlas : 1 ml
Camomille romaine : 0.5 ml
Nard de l’Himalaya : 1 ml
Huile de support Rosa rubiginosa : 10 ml ; Eucerin pH5 : complément à 100 g
Utilisation : 2 à 3 applications par jour jusqu’à une amélioration marquée. (Dominique Baudoux)
Conclusion
L'utilisation d'une huile essentielle donnera les meilleurs résultats si nous sommes capables d’entrer en communication avec elle, ce qui signifie pour moi : accepter le don de la plante avec gratitude.
En résumé, on peut dire à juste titre que le Cèdre occupe une place très spéciale parmi les plantes médicinales. Quant à son huile essentielle, nous pouvons ajouter : il a fallu du temps à l'arbre pour mûrir. Un arbre ne possède pas d’huiles essentielles ou de résines « automatiquement ». Elles sont le résultat du long « labeur » de l’évolution à travers d’interminables corridors du temps. Le puissant élan de l’« élément de la chaleur » — ou, comme le diraient les alchimistes, le « principe du soufre » — doit d’abord faire son apparition dominante dans le règne végétal. Et cela se produit en principe à partir du « sommet » : la fleur ou l’organe reproducteur de la plante, puis de là, il est dirigé vers les autres « organes ». Et cela peut être les feuilles, le bois, l’écorce, la racine… Le bois n’est pas « chaud » par lui-même, mais la fleur l'est. Selon les biologistes, la fleur est l’organe le plus chaud de la plante. C’est logique. Le « soufre », situé dans la fleur, peut alors pénétrer plus profondément dans la structure de la plante et l’imbiber de son feu et, peut-être, de son huile essentielle.
Comme aimait le dire Rudolf Steiner : « Dans l’arbre Rosewood, le bois se met à fleurir. » Et ce bois en pleine floraison s’exprime si magnifiquement dans la merveilleuse huile essentielle de Bois de rose. De même, on peut dire, ni plus ni moins : dans le Cèdre, le bois se met à fleurir. En allant même plus loin, dans les racines ou les rhizomes (généralement froids) des plantes, certains peuvent aussi « fleurir » et être « réchauffés » par des huiles essentielles… « Oui », dit le Nard, « oui », dit l’Angélique, « oui », dit le Curcuma, le Gingembre et tant d’autres, dont certains ajoutent même des couleurs à leur existence végétative et froide.
Alors, laissons le feu cosmique ou AGNI (en sanskrit pour « feu », « lumière cosmique ») faire son œuvre dans le règne végétal et permettre à cette transformation étonnante en huiles essentielles de revitaliser nos énergies avec l'OJAS ou les énergies subtiles du rayonnement cosmique de l’Esprit universel de la Vie.
Dr Malte HOZZEL – Traduction et adaptation de Jody ELLEAUME
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