MONOGRAPHIE PLANTE Harpagophytum procumbens | |
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Désignations vernaculaires Harpagophytum, Griffe du diable, Racine de Windhoeck (capitale de la Namibie) | |
Désignation anglaise Devil's claw | |
Partie utilisée Racines secondaires tubérisées (fragments beige clair à stries radiales et concentriques) | |
Origines courantes Afrique du Sud | |
Classification botanique Règne : Plantae Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida Ordre : Scrophulariales Famille : Pedaliaceaee Genre : Harpagophytum | |
Habitat et description botanique C'est une plante herbacée pérenne rampante à tiges rayonnantes autour d'une racine épaisse à aspect tubérisé qui peut s'enfoncer jusqu'à 1 m de profondeur. Les feuilles sont opposées et très découpées. Les grandes fleurs solitaires sont campanulées avec des tubes jaunes et une corolle lobée rouge. Les fruits ovoïdes, anguleux et ailés possèdent des crochets acérés ("griffes du diable"). Il affectionne les steppes sablonneuses proches du désert du Kalahari au Botswana. | |
Période de cueillette La récolte d'une partie des racines secondaires sur chaque pied a lieu en été (juin à août). Elle s'effectue environ tous les 18 mois pendant 4 ans. On veille à ce que la racine principale ne soit pas abîmée lors de la récolte. | |
Mythologie / histoire / anecdotes et vertus traditionnelles "Harpagos" vient du grec "grappin" en lien avec la forme de son fruit. Cette plante est utilisée pour ses vertus médicinales laxatives, eupeptiques et fébrifuges et dans les maladies du sang depuis des siècles en Afrique du Sud. Elle était aussi utilisée par voie externe en cas d'affections cutanées, réactions allergiques, migraines et pour prévenir les accouchements difficiles sur l'abdomen des femmes enceintes. Elle fut introduite en France en 1976 par Michel Iderne. Elle est aujourd'hui couramment préconisée pour son action anti-inflammatoire très efficace en cas de douleurs articulaires. Victime de son très grand succès, elle est cependant actuellement en voie de disparition du fait de sa surexploitation et de sa localisation unique dans le désert du Kalahari. | |
Constituants biochimiques - Iridoïdes sous forme d'hétérosides : harpagoside, harpagide, procumbine - Stérols : bêtasistostérol - Polysaccharides - Acides phénols - Flavonoïdes - Quinone : harpagoquinone - Acides gras - Cires - Huile essentielle : traces | |
Propriétés organoleptiques Odeur : neutre Saveur : amère | |
Propriétés en aromathérapie scientifique - Anti-inflammatoire - Antirhumatismal - Eupeptique, tonique amer - Stimulant biliaire - Analgésique faible - Antispasmodique - Diurétique - Améliore le retour veineux | |
Indications traditionnelles - Douleurs articulaires, rhumatismes, arthrites aiguës et chroniques, polyarthrite ; particulièrement intéressant dans les poussées d'arthrose congestives avec raideur, aggravées par la chaleur et la sécheresse, ainsi que pour les maux de dos - Dyspepsies, douleurs hépato-biliaires, spasmes intestinaux, perte d'appétit - Excès de cholestérol et acide urique - Névralgies, règles douloureuses, post-partum - Insuffisance veineuse - Intoxication nicotinique chronique | |
Conseils d'utilisation / Posologie courante Pour l'action anti-inflammatoire, les hétérosides d'iridoïdes ne sont pas solubles dans l'eau : - En nébulisat (extrait sec hydro-alcoolique concentré) : gélules dosées à 300 mg ; à raison de 2 gélules 3 fois par jour pendant les repas, pendant 5 jours, puis 1 gélules 3 fois par jour pendant 10 jours ; reprendre chaque mois si nécessaire. La poudre de plante sèche est beaucoup moins dosée en principes actifs, il faudrait au moins une quinzaine de gélules dosées à 300 mg. - En macération (plutôt que décoction du fait de l'amertume) : 1 cuillère à café (environ 5 g) de racine pour 1/2 L d'eau bouillante, laisser macérer une nuit entière ; boire en 3 fois dans la journée pendant 3 à 6 semaines Pour l'action diurétique et hépato-biliaire : - En teinture-mère | |
Précautions d'emploi / Contre-indications - Pas de toxicité connue aux doses usuelles préconisées. - Eviter cependant en cas de calculs biliaires. - Une accélération du transit intestinal peut être observé. | |
En savoir plus Des études ont montré que l'action anti-inflammatoire de l'harpagophytum est proche de celle de la phénylbutazone et de l'indométacine, anti-inflammatoires non stéroïdiens de référence. Cependant, contrairement à ces derniers, il ne possède pas de toxicité digestive, probablement grâce à la présence de polyphénols et polysaccharides, comme c'est souvent le cas lors de l'utilisation du totum de la plante au lieu d'extraits isolés. Il s'agirait des hétérosides d'iridoïdes qui exerceraient une action inhibitrice sur la synthèse des prostaglandines ainsi que sur la perméabilité membranaire cellulaire aux ions. L'action anti-inflammatoire serait soutenue par le bêta-sistostérol. Son action anti-inflammatoire peut être complétée ou remplacée par le cassis ou le saule, et son action antirhumatismale avec la prêle, l'ortie, la reine des prés, le bambou tabashir, le frêne. Une autre plante que l'on redécouvre est la scrophulaire noueuse qui possède des composés identiques (harpagoside, harpagide), que l'on trouve en France et en Europe et qui peut s'avérer une alternative intéressante à l'Harpagophytum. | |
À retenir Les vertus anti-inflammatoires et antirhumatismales très efficaces de l'harpagophytum sont réputées. Pour cela, il est victime de son succès et en voie de disparition. Il convient de l'utiliser avec parcimonie et de trouver des alternatives lorsque cela est possible. | |
Références / Bibliographie - De la lumière à la guérison, la phytothérapie entre science et tradition–P. Depoërs, F. Ledoux, P. Meurin–Editions Amyris - L’herboristerie – Manuel pratique de la santé par les plantes–Patrice de Bonneval–Editions désiris - Traité pratique de phytothérapie–Dr. Jean-Michel Morel–Editions Grancher |
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